Colza Attendre la sortie de l’hiver pour retourner
Les conditions d’implantation des colzas ont été particulièrement difficiles. Résultats : des parcelles hétérogènes avec d’un côté de forts développements ou au contraire des peuplements irréguliers et des biomasses faibles. Terres Inovia recommande de patienter jusqu’à la fin de l’hiver pour établir un nouveau diagnostic.
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Les conditions très difficiles pour l’implantation des colzas ont généré des situations extrêmement contrastées dans les parcelles, notamment dans le Grand Est.
- Des colzas à fort développement
Pour les parcelles qui présentent des peuplements corrects, les biomasses peuvent être très importantes avec, parfois, la présence d’élongation. L’enquête Terres Inovia 2018-2019 révèle cependant des chiffres très disparates dans l’Hexagone allant de 17 g/m² à 4 500 g/m².
- Des cultures avec des peuplements irréguliers
Certaines parcelles de colza, moins chanceuses, ont des densités hétérogènes et/ou faibles avec des différences importantes entre parcelles mais aussi intraparcellaires.
- De faibles biomasses pour les levées très tardives
Autre point noir, les levées très tardives qui présentent des biomasses faibles à moyennes même si les conditions climatiques favorables de l’automne ont permis de conserver des situations qui semblaient de prime abord compromises.
Trop tôt pour prendre une décision de retournement
« Les situations les pires sont déjà retournées », fait savoir Laurent Jung, chargé de communication Terres Inovia. Les colzas peuvent encore évoluer car l’hiver n’est pas fini. La sortie d’hiver sera l’opportunité pour réaliser un diagnostic de conservation ou non de la culture. Ce sera aussi l’occasion de réaliser une nouvelle observation des larves de grosse altise (et de charançon).
Évaluer le potentiel du colza
Retourner un colza est rarement rentable. Il est donc nécessaire d’évaluer le potentiel réel du colza en place avant de prendre toute décision de retournement. Différents critères entrent en considération comme le peuplement et la biomasse. Hydromorphie, enherbement, défaut d’enracinement et dégâts de ravageurs d’automne sont des facteurs aggravants.
Un colza avec une densité de colza entre 5 et 10 pieds/m² et une très faible biomasse (< 100 g/m²) peut éventuellement être conservé en sol profond si aucun autre facteur aggravant est présent, avec une altération du potentiel.
En sol superficiel, il est préférable d’envisager un retournement du colza, le potentiel de la culture ne sera pas suffisant. « Il est toutefois préférable d’attendre la sortie de l’hiver avant de se décider car s’il fait doux, une augmentation de la biomasse au-delà de 100 g/m² est possible », poursuit Laurent Jung.
À partir d’une densité de 10-15 pieds/m², la culture ne doit pas être, a priori, retournée. Tout dépend de la présence de facteurs parcellaires aggravants (attaque sévère de ravageurs, enherbement…). Au-delà d’une biomasse de 600 g/m², le colza doit être conservé.
Et les parcelles hétérogènes ?
On observe souvent des parcelles dont une partie comporte des peuplements et des stades corrects alors qu’un peu plus loin la population de colza est faible avec de plantes chétives (zones argileuses). La règle de décision proposée dans le tableau ci-dessus vaut aussi pour les conditions intraparcellaires : inutile de laisser des surfaces en mauvais état à l’intérieur des parcelles car elles risquent de se salir rapidement au printemps et ont un potentiel de rendement très limité.
Et s’il y a retournement ?
Dans le cas d’un retournement, les oléoprotéagineux pourront remplacer avantageusement le colza.
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